Le Fort de la Redoute

Le Conquet et ses retranchements : aux Blancs Sablons, il s’agit pour Vauban de défendre la plage d’une tentative de débarquement… visant l’arsenal et la ville de Brest. Faute de moyens, la fortification commencée en 1689 est dite de “campagne”.

Historique

Prioritairement, il s’est agi de mettre en état de défense l’anse des Blancs Sablons dont le dispositif s’étend de l’anse de Porsmoguer au nord (Plouarzel) à la pointe de Kermorvan au sud (Le Conquet). Six ouvrages sont ainsi élevés de 1846 à 1852 et deux redoutes pour l’infanterie sont modernisées (à l’origine, des redoutes vaubaniennes mises en œuvre par l’ingénieur Mollart). Le dispositif de défense combine l’action des batteries de côte, des retranchements, des redoutes et de troupes mobiles. Les trois premières redoutes datant de la fin du 17e siècle ont été largement reconstruites au milieu du 19e siècle comme l’atteste l’entrée. De plan carré, cette redoute était destinée à 32 hommes. La “batterie de Treize” était dotée de 4 pièces d’artillerie en 1858.Fonction : défense de la plage des Blancs Sablons.patrimoine.bzh

LE CONQUET ET SES RETRANCHEMENTS.

LES BLANCS SABLONS

in La route des fortifications en Bretagne et Normandie de Guillaume Lécuillier, coll. les étoiles de Vauban, Paris, éditions du Huitième jour, nov. 2006, 168 p.

“On établit en même temps un autre camp d’infanterie au Conquet, un autre à Bertheaume avec un quartier de dragons à Saint-Renan…. […] On fit aussi bâtir un petit fort dans l’île de Cézon pour s’assurer du port d’Aber Wrac’h, un autre petit à Bertheaume, raccommoder les redoutes du Conquet [Plage des Blancs Sablons] et celles du dit Bertheaume… […]”, Vauban, Fortification du goulet de Brest, novembre 1695.

Aux Blancs Sablons, il s’agit pour Vauban de défendre la plage d’une tentative de débarquement… visant l’arsenal et la ville de Brest. Faute de moyens, la fortification commencée en 1689 est dite de “campagne”. Reprenant d’anciens ouvrages défensifs, elle se compose essentiellement de palissades, retranchements, batteries de canons et redoutes pour abriter les hommes… Ces ouvrages s’inspirent de plans-types (pour les corps de gardes, les hangars, magasins et retranchements…) et recommandations générales établies par Vauban “commandant de la place de Brest” interarmes en 1694. Les batteries seront composées de terre, fascine et gazon avec de vieux bordages de vaisseaux en guise de plates-formes réparties sur les deux rives du goulet. […] Derrière et au plus près de chaque batterie, on fera un bâtiment de 8 toises de long et de 3 et demie de large divisé en trois parties : un petit magasin pour la poudre, un hangar pour mettre bragues, palans et armements des pièces à couvert, et un corps de garde. Les redoutes des Blancs Sablons quant à elles sont à rapprocher de celles construites de 1689-1699 sur la côte de la Hougue dans le Cotentin. Les redoutes de Vauban (mises en oeuvre par l’ingénieur Mollart) y compris celles de l’Ilette et de Kermorvan sont conservées et modernisées au 18e siècle mais reconstruites au milieu du 19e siècle sur des modèles-types de 1846. D’autres batteries plus ou moins de campagne (et plus ou moins “temporaires”) ont été installées autour de Brest (dans et hors de la rade) sur les directives de Vauban pointe du Renard, Sainte-Barbe, Saint-Mathieu, Guini, Neven, sur l’île Longue, à Plougastel, ou pointe du Corbeau.