Parcours ornithologique

Au Conquet, les balades sont maritimes mais pas que ! La ria du Conquet, vaste pré salé, est le paradis des ornithologues. A l’automne, en hiver et au printemps, de nombreux oiseaux migrateurs y font escale à l’abri des vents dominants. Des postes d’observation sont à votre disposition le long d’un parcours ornithologique. Soyez discrets et ouvrez l’œil ! Courlis cendrés…

Foulque macoule
Chevalier gambette
Courlis
Huitrier pie
Tournepierre à collier
Aigrette

Porte d’entrée du Conquet, la ria offre au visiteur un accueil  bienveillant avant de se confronter à la mer d’Iroise. Dans ce petit aber boisé sur sa partie amont, le paysage doux évolue au rythme des marées, avec somme toute assez peu d’eau douce qui y transite. Ce sont bien les flots et jusants successifs qui caractérisent abers et rias même si l’étang de Kerjean en constitue le prolongement. Ces caractéristiques permettent le développement de peuplements de type estuarien habitués aux dessalures imposées par la marée et les eaux de ruissellement. Des sables fins de l’entrée de la ria jusqu’aux roselières de l’étang en passant par les replats boueux couverts de salicornes, ces peuplements attirent hérons cendrés, colverts, grèbes castagneux, foulques et sarcelles. Mais la ria n’est pas réservée qu’aux oiseaux aquatiques. L’environnement proche invite aussi les choucas et corneilles à côtoyer les goélands. La buse survole le site en quête de rongeurs. Les bois accueillent le pic noir, les rives sont prisées des bergeronnettes et des pipits.

Tout au long de l’année, le spectacle se renouvèle. Le printemps et l’automne sont les périodes les plus propices  pour observer les migrateurs qui s’éloignent en été du trop ardent soleil d’Afrique ou qui fuient les prémices des hivers scandinaves. Fatigués et affamés par les périlleux voyages, ils vont dans la ria rechercher l’escale réparatrice. Les bécasseaux, tournepierres et grands gravelots s’y réunissent en petits groupes à l’activité frénétique lorsqu’ils sont pressés par le flot. Les courlis corlieux font entendre leur voix pour se démarquer de leurs cousins cendrés. Les barges rousses plus discrètes, se différencient des courlis par leur long bec droit plutôt que courbe. Parfois un chevalier guignette longe les berges herbeuses en hochant de la queue.

L’été est une période plus calme où les plus casaniers semblent garder les lieux. Beaucoup des courlis ont rejoint les landes continentales pour se reproduire. Quelques huitriers pie séjournent encore à marée basse. Des tadornes nagent dans les canaux. Un couple de cygnes les accompagne parfois. Mais au cours du mois d’aout, les mouettes rieuses et mélanocéphales se font de plus en plus nombreuses à hauteur de la passerelle de Croaë. L’embouchure devient alors le rendez-vous des laridés. Ainsi, mouettes et goélands viennent dessaler leur plumage et se mettre à l’abri des intempéries. Quelques dizaines d’huitriers pie s’y affairent également à la recherche de coques ou d’autres mollusques enfouis dans les vases.

La ria est une destination d’hivernage confortable pour l’abri qu’elle offre par mauvais temps et pour la  nourriture abondante accessible à marée basse. Le chevalier gambette est un des limicoles habituels de cette période. On en dénombre entre vingt et cinquante d’octobre à février. Il est inscrit sur la liste rouge des espèces en danger en Bretagne. La végétation en touffe permet aux courlis cendrés de se dissimuler tout en maintenant un horizon dégagé pour voir venir d’éventuels dangers. Le site est un bastion important de cette espèce qui compte une soixante d’oiseaux présents pendant une grande partie de l’année.

Les vieux pins du domaine de Kerjean qui bordent la rive droite sont devenus depuis une dizaine d’année, le dortoir privilégié pour les hérons garde-bœufs. La ria héberge régulièrement des visiteurs rares et donc  prestigieux comme le chevalier aboyeur, la spatule blanche ou le balbuzard pêcheur. L’endroit est aussi l’occasion de rencontres improbables.Pélican, oies de Chine, sarcelles de Caroline… échappés de captivité attirent les ornithologues curieux en mal d’exotisme.

Les activités de loisirs dans la ria sont vraisemblablement amenées à se développer en raison du besoin grandissant des pratiques en plein air. C’est une zone sure pour le pratiquant débutant d’activités nautiques ou une zone de repli en cas de mauvais temps.  De nouvelles activités rendent de plus en plus accessible l’espace navigable. Ainsi, les barrières naturelles qui sécurisent la faune tombent–elles progressivement. Même si le site peut encore être considéré comme bien préservé, l’équilibre entre activités humaines et refuge pour la biodiversité reste fragile. Il appartient à chacun d’être attentif aux hôtes de cet espace privilégié afin qu’il conserve à long terme la capacité d’accueillir cette faune remarquable. Connaitre et découvrir ces hôtes restent le meilleur moyen de cohabiter avec cette faune qui participe à la richesse de la ria.